Pierre Henry

La Maison de sons

septembre 1996 - juillet 2017

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La Maison de sons, 32 rue de Toul Paris XIIème © Philippe Ayrault/Région Île-de-France
Pierre Henry dans la cour de la maison de sons, Paris, 2005 © Patrick Messina 

 

Dernière étape de Son/Ré, l’habitation-studio de la rue de Toul devient « Maison de sons » en 1996. Fait unique dans les annales de la musique contemporaine, le créateur accueille désormais chez lui le public : « Je dirais que la moitié de ma vie, je l’ai passée dans cette maison et l’autre moitié, il y a eu des fragments de maison. Avec les concerts à la maison, il n’est plus question de maison, il est question de moi qui joue un rôle. Cela m’intéresse d’être proche des gens quand je fais des concerts. Je joue ma vie, je m’exprime devant un public, et c’est mon état à ce moment-là d’acteur, plus ou moins caché derrière les machines. » (*). À raison d’une cinquantaine de personnes par soirée, plus de 10 000 spectateurs se presseront dans l’intimité si émouvante de cette salle de spectacle d’un nouveau genre tapissée de peintures concrètes et de bandes magnétiques où la musique voyage de la console vers une myriade de haut-parleurs « avec des effets de lointain : l’extérieur devient l’intérieur ; un travail de perspective, de mise en espace et de diffusion » (**)

L’indéfectible quatuor constitué de Pierre Henry, Isabelle Warnier, Bernadette Mangin et Étienne Bultingaire voit le concours ponctuel de Thierry Balasse, Julien Claus, Aline Guillard, Nicolas Vérin et Jonathan Prager, tandis qu’Annick Duboscq assiste le compositeur dans la réalisation de ses peintures concrètes. À partir de 1996, un nouveau matériel – 1 Portadat PDR 1000 TC, 2 enregistreurs numériques DAT Sony PCM 7040, 2 consoles numériques Yamaha, plusieurs amplificateurs et des haut-parleurs aux propriétés différentes (A2T, Cabasse, Genelec, EAW, GKF, Yamaha et Durcy) – complète l’équipement du Studio Son/Ré.

Quatorze années où se succéderont les créations d’Intérieur/Extérieur (1996), Dracula (2002), Voyage initiatique (2004), Miroirs du temps (2008), la nouvelle version de Dieu (2009) avec Jean-Paul Farré, ainsi qu’Envol combiné à une seconde version de Dracula en 2010. Un océan de sons qui envahit la maison – son « terrier » idéal, comme il se plaisait à dire – et se perpétue dans de nouvelles compositions qui irriguent de nombreux concerts dans le monde entier, d’Une histoire naturelle (1997) à La Note seule (2017), en passant par La Dixième Remix (1998), Tam-Tam du merveilleux (2000), Concerto sans orchestre (2000), Carnet de Venise (2002), Le Fil de la vie (2012)… et tant d’autres jusqu'à sa mort le 5 juillet 2017.

S'ensuivit une année de mobilisation pour l'équipe de Son/Ré et le début d'un énorme travail pour préserver et continuer à faire vivre la musique de Pierre Henry aujourd'hui.

(*) Pierre Henry – Entretiens bucoliques et itinérants avec Isabelle Warnier – n° 13, 2014, Archives Pierre Henry, p. 2.
(**) Le Son, la nuit, entretiens avec Franck Mallet, Paris, Éditions de la Philharmonie, 2017, p. 101.
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Pierre Henry à la console, Paris, © Droits réservés / Collection personnelle Pierre Henry
Une vue du studio depuis la console, Paris, 2018 © Philippe Ayrault/Région Île-de-France
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Studio de la Maison de sons, 2007- Luc Verrier © Son/Ré
Pierre Henry dans le studio, 2011 © Lea Crespi

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